jeudi 11 décembre 2008

Buzz : et maintenant... la navette électrique !


J'ai déjà évoqué la stratégie de communication de la municipalité à Saint-Denis. Il faut reconnaître un certain talent au maire du chef lieu pour occuper le terrain médiatique en permanence. Après le buzz sur le pseudo Vélib' local (j'encourage quand même les Dionysiens à aller voir ce que c'est que le véritable Vélib') voilà la navette gadget. Une navette électrique de 6 places aux horaires restreints et apparemment modifiables pour aller de la ZAC Océan au parking République. Il y a plusieurs années que des navettes électriques de plus grande capacité (22 places à Bordeaux) fonctionnent dans plusieurs villes métropolitaines, certaines gratuites, d'autres au même tarif que celle lancée ici à grand renfort de publicité médiatique par la mairie ( 50 centimes). Mais cette dernière inspirée de la "diabline" (http://www.la-diabline.fr/ ) d'Aix en Provence est surtout un gadget et risque de le rester dans une ville dépourvue de tradition en matière de déplacements urbains doux. Sa petite capacité et la "philosophie" au nom de laquelle la mairie la met en circulation laisse dubitatif. Les navettes urbaines électriques de petite taille ou taille moyenne sont viables si elles ont une rotation à grande fréquence et des horaires assez étendus. Ce n'est pas le cas. Elles sont de toute façon toujours un complément à autre chose : elles sont articulées à une voirie adaptée, à l'extension des voies piétonnes, à la priorité donnée aux piétons et aux vélos ainsi qu'à une politique de restriction de l'usage de l'automobile. Ce n'est pas le cas, loin de là, de la ville de Saint-Denis. Pour lever les doutes, la mairie a un argument qui paraît de bon sens : c'est une expérimentation. A mon sens, en fait d'expérimentation, on a surtout droit à du bricolage. Mais il faut le reconnaître, nous sommes bien dans une phase de buzz assez réussie. Tant qu'on parle des vélos électriques et de la diabline, on ne parle pas des embouteillages, de la pollution et du règne sans partage de l'automobile dans la capitale.

Aucun commentaire: