mercredi 17 décembre 2008

Absence du 22/12 au 14/01


Après avoir mis en échec la stratégie de commmunication de la mairie de Saint-Denis pour son pseudo Vélib', une nouvelle mission, beaucoup plus périlleuse, m'a été confiée par mes Chefs : démanteler une filière internationale d'agro carburants en Malaisie. Je serai donc absent du 22/12 au 14 janvier 2009.

vendredi 12 décembre 2008

L'écolo "m'as-tu-vu"

Parmi les écologistes, on trouve de tout, depuis le militant sincère et compétent à l'écolo m'as-tu-vu qui sait tout sur tout, celui qui "a la grosse tête", espèce hélas encore très répandue. Dans cette dernière catégorie, j'en ai trouvé un qui n'est pas mal : il trouve que ma critique (voir plus loin article "Faux vélib'" publié le 10 décembre) du pseudo Vélib' dionysien est trop négative. Selon lui, je serai trop critique, pas assez positif, les Dionysiens pourraient confondre la critique du faux Vélib' avec la critique du vélo, je risque même de casser l'avenir du vélo à Saint-Denis. Bigre! Aurais-je dans mon élan mis en péril l'avenir de la bicyclette dans ma ville ? Aurais-je ruiné ou hypothéqué les chances de voir un jour le chef lieu devenir respectueux du développement durable? Cet "écolo" abstrait, ignorant de la réalité sociale locale, semble croire que les Dionysiens sont incapables de comprendre le sens d'une critique.
Est-ce moi qui fait peser une menace sur la pratique du vélo ou bien les élus qui se succèdent dans le chef lieu mais se refusent à mettre en place une politique du vélo parce qu'ils sont archaïques dans leur vision d'un nouvel urbanisme ?
Je ne crois pas comme ce M. "Je sais-tout" que les réunionnais sont incapables de comprendre le sens d'une critique, je crois au contraire qu'ils sont de plus en plus nombreux à manifester un goût certain pour la critique des politiciens qui voudraient leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Ce qui me déplaît en revanche chez cet "écolo-qui-sait-tout", c'est le mépris qui affleure dans ses propos à l'encontre des citoyens ordinaires : il semble leur dénier le droit de posséder une conscience critique dont il croit, lui, voir l'apanage. Cette écologie élitiste et abstraite n'est pas la mienne. Elle est même incompatible avec l'idée que je me fais de l'écologie politique.

jeudi 11 décembre 2008

Buzz : et maintenant... la navette électrique !


J'ai déjà évoqué la stratégie de communication de la municipalité à Saint-Denis. Il faut reconnaître un certain talent au maire du chef lieu pour occuper le terrain médiatique en permanence. Après le buzz sur le pseudo Vélib' local (j'encourage quand même les Dionysiens à aller voir ce que c'est que le véritable Vélib') voilà la navette gadget. Une navette électrique de 6 places aux horaires restreints et apparemment modifiables pour aller de la ZAC Océan au parking République. Il y a plusieurs années que des navettes électriques de plus grande capacité (22 places à Bordeaux) fonctionnent dans plusieurs villes métropolitaines, certaines gratuites, d'autres au même tarif que celle lancée ici à grand renfort de publicité médiatique par la mairie ( 50 centimes). Mais cette dernière inspirée de la "diabline" (http://www.la-diabline.fr/ ) d'Aix en Provence est surtout un gadget et risque de le rester dans une ville dépourvue de tradition en matière de déplacements urbains doux. Sa petite capacité et la "philosophie" au nom de laquelle la mairie la met en circulation laisse dubitatif. Les navettes urbaines électriques de petite taille ou taille moyenne sont viables si elles ont une rotation à grande fréquence et des horaires assez étendus. Ce n'est pas le cas. Elles sont de toute façon toujours un complément à autre chose : elles sont articulées à une voirie adaptée, à l'extension des voies piétonnes, à la priorité donnée aux piétons et aux vélos ainsi qu'à une politique de restriction de l'usage de l'automobile. Ce n'est pas le cas, loin de là, de la ville de Saint-Denis. Pour lever les doutes, la mairie a un argument qui paraît de bon sens : c'est une expérimentation. A mon sens, en fait d'expérimentation, on a surtout droit à du bricolage. Mais il faut le reconnaître, nous sommes bien dans une phase de buzz assez réussie. Tant qu'on parle des vélos électriques et de la diabline, on ne parle pas des embouteillages, de la pollution et du règne sans partage de l'automobile dans la capitale.

jeudi 4 décembre 2008

Boulevard Nord souterrain = péage urbain


Titre du JIR le 4 décembre : "Pourquoi la Ville veut un boulevard Nord". Avec une nouvelle intervention de la mairie, en l'ocurrence Monique Orphé, pour tenter de justifier un projet dont les Dionysiens, exapérés par l'emprise de l'automobile sur leur ville, ne veulent pas. Nous avons déjà dit pourquoi cette idée est mauvaise et nous aurons l'occasion de développer nos arguments. Contentons nous d'affirmer pour le moment que cet ouvrage souterrain coûtera beaucoup plus que le chiffre annoncé : on remarque d'ailleurs que Monique Orphé relève le montant en annonçant au JIR non plus les 120 millions d'euros initiaux mais maintenant 180 millions. 180 millions, c'est selon nous nettement en dessous du coût réel et comme de toute façon la longueur de l'ouvrage impliquera des mesures strictes en matière de sécurité et de risque incendie, le coût d'exploitation en sera tellement élevé qu'il devra être confié en délégation de service public à une entreprise privée. On va donc droit vers une DSP pour le financement, la conception, la réalisation, l'entretien et l'exploitation du futur tunnel. Ce qui veut dire que ce sera le premier péage urbain de La Réunion. A titre de comparaison, les Marseillais payent 2,50 euros par jour en tarif plein pour emprunter le tunnel du Prado. Dans lequel, aux heures de pointe, il y a des ...embouteillages.

GERRI arrive....(parking de la Région)




La nuit tombe sur Parking city


mercredi 3 décembre 2008

Who killed the electric car ?


On peut voir sur dailymotion, ce film canadien (en version française) qui revient sur la tentative californienne, sabordée par les lobbies des constructeurs automobiles et des pétroliers, de convertir progressivement le parc automobile à la motorisation électrique. Une façon de découvrir la triste histoire de la EV1.
http://www.dailymotion.com/video/x3agq4_qui-a-tue-la-voiture-electrique-1_auto

lundi 1 décembre 2008

Autonomie énergétique


LES ARGUMENTS FOSSILES D’EDF

Dans son allocution devant les élus de l’outre-mer, à l’Élysée, le 27 novembre, le Président de la République a vanté la politique réunionnaise en matière d’énergies renouvelables puisque la part de celles-ci atteint 37 % dans la production électrique locale. Le Président omet de préciser qu’au début des années 80, 100 % de la consommation était couvert par une EnR, l’hydraulique. Pétrole et charbon ont grignoté puis dominé au point qu’aujourd’hui La Réunion est dépendante des importations de ressources fossiles. Le photovoltaïque et l’éolien peuvent-ils renverser cette tendance ?
Jusqu’ici les experts d’EDF expliquent doctement qu’on ne peut injecter plus de 30 % d’EnR intermittentes (photovoltaïque ou éolien sont des énergies intermittentes) dans le réseau électrique et ce, pour des raisons techniques. En conséquence, ils justifient la conservation de centrales thermiques alimentées au charbon ou au fuel afin de sécuriser disent-ils, la distribution. C’est dans ce cadre que la Préfecture et EDF défendent la construction d’une nouvelle centrale au fuel de 206 Mw au Port Est. Ce qui aurait comme conséquence de faire régresser la part des énergies renouvelables de 37 % à 30 %. Hélas pour nos experts, le projet de loi du Grenelle de l’environnement adopté en première lecture, préconise pour favoriser l’autonomie énergétique de l’outremer, d’augmenter cette part des énergies intermittentes à 50 % pour les DOM. Le dogme n’est en donc plus un !
L’Agence Régionale Energie Réunion (ARER) oppose à l’option « centrale au fuel », l’option 100 % CES (plan réunionnais 100 % Chauffe Eau Solaire). Une analyse comparative reposant sur des données chiffrées montre que l’option 100 % CES est équivalente en termes d’énergie produite, bénéficiaire en termes de coûts, en termes de création d’emplois et de bilan énergétique 1,5 millions de tonnes de CO2 émis en moins tous les dix ans).
L’idéologie conservatrice des grands groupes électriques repose sur une conception surannée du modèle énergétique qui a fait leur fortune mais n’a plus d’avenir à l’heure de l’épuisement des ressources. Le choix de la source d’énergie détermine les techniques d’extraction et de conversion de l’énergie auxquelles on est obligé d’avoir recours ainsi que le type d’infrastructures et d’entreprises nécessaires à la production et à la distribution. Le choix des ressources fossiles a déterminé un système centralisé avec de longues chaînes de distribution depuis l’extraction jusqu’à l’utilisation finale. Il en va différemment pour le système EnR, par exemple l’utilisation de l’énergie solaire pour la production d’électricité autonome et décentralisée n’exige plus de transports de combustibles.
EDF et les autres dinosaures du secteur électrique s’arque boutent sur le dogme de la nécessité de grandes centrales électriques conventionnelles alors que les EnR rendent caduc un tel système ainsi que le mode de pensée qui l’accompagne. Le problème du stockage de l’énergie solaire ou éolienne n’a rien d’insoluble techniquement, on ne saurait lui opposer le modèle de la structure mise en place pour les énergies conventionnelles. Le choix pour La Réunion est bien dans l’innovation, pas dans la persistance des schémas du passé, dans l’autonomie énergétique, pas dans l’accentuation de la dépendance.
On peut lire avec profit le petit bouquin de Herman Scheer qui s'applique à démonter le mode de pensée des grands groupes producteurs d'électricité incapables de comprendre la révolution des EnR.